Combinaison de photos créée le 24 novembre 2025 montrant (à gauche) l'ancien directeur du FBI, le 8 juin 2017 au Capitole, à Washington, et (à droite) la procureure générale de l'Etat de New York, Letitia James, à New York le 16 février 2024 ( AFP / Brendan Smialowski )
Une juge fédérale a annulé lundi deux inculpations téléguidées par Donald Trump, contre l'ex-directeur du FBI James Comey et la procureure générale de l'Etat de New York, Letitia James, cibles de la vindicte du président américain.
Donald Trump a maintes fois exprimé pendant sa campagne électorale sa volonté de prendre sa revanche sur tous ceux qu'il considère comme des ennemis personnels.
James Comey, 64 ans, est devenu le 25 septembre la première de ces personnalités à être inculpée depuis son retour au pouvoir, avant Letitia James, 67 ans, le 9 octobre.
Une juge a invalidé lundi la nomination de Lindsey Halligan, la procureure choisie par Donald Trump, qui avait engagé ces poursuites, et prononcé en conséquence l'abandon des poursuites dans les deux dossiers.
La magistrate écarte notamment les arguments du gouvernement selon lesquels la ministre de la Justice Pam Bondi aurait "rétroactivement" légitimé les actions entreprises par la procureure.
"Cela signifierait que le gouvernement pourrait envoyer n'importe quel particulier - avocat ou non - devant un grand jury pour obtenir une inculpation du moment que le ministre de la Justice donne son approbation après coup", souligne-t-elle.
Elle laisse néanmoins la possibilité au ministère de la Justice de présenter un nouvel acte d'accusation pour les deux affaires mais, dans le cas de James Comey, le délai de prescription des faits qui lui sont reprochés a expiré fin septembre.
"Nous allons exercer tous les recours juridiques possibles, y compris en faisant immédiatement appel pour que Letitia James et James Comey rendent compte de leurs actes illicites", a déclaré la ministre Pam Bondi lors d'une conférence de presse lundi soir.
- "Malveillance et incompétence" -
James Comey et Letitia James ont tous deux salué la décision de la juge.
Elle "envoie le message que le président des Etats-Unis ne peut pas utiliser le ministère de la Justice pour s'en prendre à ses ennemis politiques", s'est félicité l'ex-directeur du FBI, la police fédérale, dans une vidéo sur Instagram, dénonçant des poursuites "fondées sur la malveillance et l'incompétence".
Letitia James s'est dite "encouragée par cette victoire", assurant dans un communiqué qu'elle ne se laisserait "pas intimider par ces accusations infondées".
Tous deux ont introduit d'autres recours en annulation des poursuites, arguant notamment du fait qu'elles étaient motivées par la seule "rancune personnelle" du président américain.
La justice ne s'est pas encore prononcée sur ces arguments.
En septembre, Donald Trump avait publiquement fait pression sur Pam Bondi, s'étonnant sur sa plateforme Truth Social que James Comey et Letitia James n'aient toujours pas été inculpés, de même que le sénateur démocrate Adam Schiff.
(De gauche à droite, en haut) Lindsey Halligan et Karoline Leavitt, respectivement conseillère et porte-parole de la Maison Blanche, au-dessus (de gauche à droite) de la ministre de la Justice Pam Bondi, de l'émissaire Steve Witkoff et du président Donald Trump à l'US Open à New York, le 7 septembre 2025 ( AFP / TIMOTHY A. CLARY )
Après avoir poussé à la démission le procureur du district est de Virginie, il l'avait aussitôt remplacé à ce poste stratégique par Lindsey Halligan, une conseillère de la Maison Blanche.
Une autre bête noire de Donald Trump, conseiller à la sécurité nationale lors de son premier mandat, John Bolton, a été inculpé le 16 octobre de divulgation et de rétention de documents relevant de la défense nationale.
James Comey était accusé d'avoir menti sous serment en niant, en réponse à une question d'un sénateur, avoir autorisé son adjoint à être cité sous couvert d'anonymat dans les médias sur des enquêtes sensibles conduites par le FBI.
Il avait été brutalement limogé lors du premier mandat de Donald Trump en 2017, alors que le FBI enquêtait sur d'éventuelles ingérences russes dans la campagne présidentielle de 2016.
Letitia James était elle visée par deux chefs d'accusation de fausses déclarations lors de l'obtention d'un prêt bancaire.
Mme James avait fait condamner Donald Trump à une amende de près d'un demi-milliard de dollars en février 2024. Cette condamnation pour fraude a été annulée en août par une cour d'appel de l'Etat de New York, qui a estimé cette amende "excessive", une décision dont elle a fait appel.

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